Dans mon royaume
de rêves
je galope
sur le dos
d’un cheval
mort
On traverse
ensemble
un pré
peint de mille couleurs
J’entends
le frôlement des pinceaux
sur la toile
du ciel
On traverse
un cimetière
et chaque mort
nous salue
Je touche
mes fantômes
du bout
des doigts
Ils irradient
de chaleur
Ma tristesse
douleur
primoridale
me fend le crâne
comme la pousse
des premières dents
d’un nourrisson
Douleur
sombrée
dans le puits
de l’enfance
Avortée
à la frontière
de l’éveil