Les larmes du ciel pleuvent dans mon corps
Quelle note du quotidien éveille ton souvenir
la démarche d’un passant, un éclat de rire, un verre qu’on remplit
Quelle main actionne la vibration des cordes de mon être
leur durée variable
J’avance sur la pointe des pieds
veille à ne pas éveiller le Cerbère des souvenirs
dont les aboiements déchirent le présent en lambeaux
sa terrible gueule à l’haleine glaciale
ses morsures givrant mes membres
jusqu’à l’os de mes pensées
Les nuits où je m’endors les larmes aux yeux
ta voix vivante dans mes oreilles
il y a en moi
une parcelle de toi
une musique
un manège qui se déclenche comme une mine
Et c’est le gouffre que j’entends
l’enfer derrière la bête
le souffle du néant que son pelage recouvre
Le grondement de la brèche que le tranchant de ta mort a ouverte