Le train traverse la nuit épaisse
quelques hommes baillent
d’autres ferment l’œil
A l’entrée de l’aéroport
une femme fait les cendriers
récupère les mégots jetés trop tôt
les range soigneusement dans des paquets vides
L’avion traverse la peau blanche du ciel
Au-dessus le bleu nous attend
L’angoisse bourdonne dans mon cœur
la mort rôde toujours
Au réveil je compte ses aller-retour que je range soigneusement dans ma poche
Dans la nuit les ailes de la mort vrombissent
A l’aube elles se déploient
éclipsant pour un temps le jour
Lorsqu’elle retourne chez elle
Dans cette vallée dont les traits se dessinent
par coup de pinceau successif à chaque proche disparu
Je traverse une infime parcelle du monde
dans une cage d’acier munie d’ailes qui vrombissent
La plaine de nuages est douce comme tes lèvres
sans limite comme l’amour
La mort et l’amour dansent en moi
je ferme l’œil et entends leurs pas
faire bailler la nuit