J’ai rencontré Thomas pendant longtemps
des amis en commun d’abord, puis des bouteilles
Et de longues veilles
Il a fallu que nos démons sortent de leurs antres
Qu’ils s’apprivoisent
Sa peinture a flashé en moi des instants de vie
ses couleurs, ses visages, ses regards
Trouvant parfois une place sur un canapé
au milieu des tubes de peinture, des mégots et des livres
entre les mots, dans la musique, je l’ai vu peindre
Ses traits sûrs
son être tout entier plongé dans la toile
ses mains comme sortant d’une mêlée intérieure
Tant de naissances prises à la mort
tant de combats perdus et pourtant menés
tant de rage mais aussi tant de cœur
Nous avons affûté des rochers dans des jaillissements d’étincelles
nous avons sorti du noir des bouts de lumière
Un tout petit rien qui est tant
Un grain de sable dans un rocher